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L’invisibilisation de la transidentité au cours de l’Histoire


Nous avons malheureusement tendance à croire (à tort) que la transidentité ou que les identités de genre non-binaire (ne relevant pas du spectre de l’homme ou de la femme) ne sont apparues que récemment. Cela est normal, puisque nous n’avons, à notre connaissance, jamais entendu parler qu’au cours de l’Histoire, il y avait eu la présence de personnes non-binaires. Pourtant ces individus ont toujours existé, à toutes les époques et dans toutes les cultures. 


Une rapide définition des termes du sujet 

Tout d’abord, commençons par rappeler la définition du “genre". Le genre renvoie “aux rôles, aux comportements, aux expressions et aux identités que la société construit pour les hommes, les femmes, les filles, les garçons et personnes de divers sexes et de genre. Le genre influe sur la perception qu’ont les gens d’eux-mêmes et d’autrui, leur façon d’agir et d’interagir, ainsi que la répartition du pouvoir et des ressources dans la société. L’identité du genre n’est ni binaire (fille/femme, garçon/homme) ni statique. Elle se situe plutôt le long d’un continuum et peut évoluer au fil du temps.” selon l’institut de recherche de santée du Canada.

Le terme “sexe”, quant à lui, fait référence “ à un ensemble d’attributs biologiques retrouvés chez les humains et les animaux.” Ainsi on peut naitre avec un appareil reproducteur dit “masculin” et pourtant s’affirmer dans sa construction sociale comme étant “femme” ou d’un autre genre. Croire qu’il existe une binarité de genre (homme et, femme) et non d’autre identité de genre, en raison qu’il existe deux sexes, s’avère être erroné. (Sans compter qu’affirmer l'existence que deux types d’appareils génitales est faux comme le prouve les personne nées intersexes.)


L'ancienneté de la transidentité 

Les différentes identités de genre ne sont pas nouvelles. Les Hijras en Inde, un peuple qui depuis l'Antiquité se considère comme “agenre” en est un exemple. Ces membres sont d’ailleurs nommés le “Troisième sexe” par les populations voisines. Mais ce n’est pas le seul cas, loin de là. Aux Philippines la diversité des genres était, avant l’arrivée des colons espagnols, acceptée. Dans ces sociétés, le rôle des shamans était généralement réservé aux femmes, cependant certains hommes y avaient aussi accès. Ces praticiens spirituels de sexe masculins, portaient des vêtements habituellement réservés aux femmes et avaient une apparence androgyne, voire féminine. En Europe, nous pouvons aussi citer le comportement du chevalier d’Eon ou encore du soldat irlandais Albert Cashier (XIXème siècle) qui se travestissaient en le sexe opposé pour leurs métiers et n’hésitaient pas à conserver cette apparence dans leur vie privée laissant à se questionner sur leurs identités de genre. Sans compter la célèbre Christine Jorgensen, qui fut la première femme transgenre à avoir effectuée l’opération chirurgicale de transition (changement de sexe) dans les années 1950. De plus, ces situations ne sont pas des exceptions. Sur les autres continents des comportements similaires ont, en effet, été observés au fil des siècles. 


Les causes de la marginalisation de la communauté transgenre

 Toutefois, les expressions de genre non binaire ont été (et sont encore) violemment réprimandées et incomprises, notamment avec l’arrivée des religions monothéistes et issues du colonialisme. A partir du XIXème siècle, l’Inde Britannique a commencé à les criminaliser sur son sol dans le Criminal Tribes Act. Les travaux du médecin allemand Magnus Hirschfeld sur les identités de genres et sur la diversité des orientations sexuelles, quant à eux, ont subi les autodafés du IIIème Reich. Et ce n’est que depuis le 1er janvier 2022 que la transidentité ne fait plus partie de la classification internationale des maladies de l’Organisation Mondiale de la Santé. Les discriminations des personnes non-binaires au cours de l’Histoire, ont forcé ces individus à se cacher, ou du moins à dissimuler leur identité. De plus, les personnes non-binaires été souvent assimilées à tort à des eunuques (individus ayant subi une castration) renforçant leur invisibilisation. Et malheureusement en raison du manque de visibilité de cette partie de l’Histoire beaucoup de croyances populaires affirment que cela n’est “qu’un phénomène de mode”, ou pire qu’il s’agit “d'une invention” entraînant une désinformation majeure encore d’actualité. 


Une stigmatisation toujours présente 

Même si en Europe la transidentité n’est plus considérée comme une maladie mentale, notons qu’elle n’en reste pas moins sujette à la violence, aux discriminations et à l'incompréhension. Retirer de la liste des maladies ne suffit pas, il faut informer correctement l’espace public sur ce sujet afin d’éviter les violences transphobes. Qui plus est, instruire sur ce sujet permettrait un meilleur accompagnement des personnes concernées dans la découverte de leurs genres et dans leurs acceptions de soi. Ce qui devient une nécessité à la vue de l’étude menée par l’organisme américain à but non lucratif The Trevor Project. Il alerte ainsi qu’en 2022, 45% des jeunes transgenres âgés de 13 à 24 ans ont sérieusement envisagé l’option du suicide.

 
 
 

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