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Le Métis de Dieu, Ilan DURAN COHEN, 2013

Le film de Ilan Duran Cohen retrace la vie, et de fait, le parcours d’un homme hors du commun. Nous suivons le train de vie extraordinaire du prêtre d’une paroisse modeste à Paris, Jean Marie Lustiger et son ascension plus que rapide jusqu’au rang de cardinal.


Les plans courts vont au rythme du personnage, un homme débordant d’énergie qui s’investit dans sa vie à mille à l’heure entre les célébrations religieuses, les rendez-vous inter-religieux, ses apparitions à la radio et une vie familiale tumultueuse.


Un prêtre né juif, vous imaginez ?

Nous le suivons de sa conversion à l’âge de 14 ans sous l’Occupation ainsi que son passé familial trouble jusqu’à sa mort. Soudain nous nous retrouvons propulsés dans cette histoire familiale qu’est celle d’une famille juive durant la Seconde Guerre Mondiale, nul besoin de vous faire un dessin…

Jean Marie Lustiger va se lier d’amitié avec le Pape Jean Paul II qui va le nommer successivement évêque puis cardinale en l’espace de 3 ans. Cette amitié nous prend par ses valeurs qu’elle véhicule : un profond respect mutuel, une foi à toute épreuve et une humanité débordante. Aurélien Recoing qui incarne le Pape, apparaît en totale rupture avec notre idée du Pape et vient d’une certaine forme le démystifier à travers son attitude décontractée, son vocabulaire moins soutenu qu’il n’y parait et une énergie débordante.

Cette amitié entre un juif converti catholique et un chrétien polonais va être mise à rude épreuve lorsque le conflit du conflit du couvent des carmélites explose en Pologne alors soviétique en 1985. Aussitôt le Pape Jean Paul II confie à Jean Marie Lustiger la mission de ramener l’équilibre dans le plus grand cimetière du monde avant que l’équilibre mondial ne vacille une fois de plus.

C’est également le portrait d’un homme pieu torturé entre sa foi et ses origines familiales, qui devra se rendre dans le camp d’Auschwitz, ce lieu précis où sa mère fut assassinée en 1943.


Un film qui foisonne de valeurs humaines

Le métis de Dieu est d’un apport humain énorme tant par la beauté de l’espoir que le film véhicule, que par son analyse des systèmes religieux et du dogme. La notion d’acceptation des choix religieux personnels est induite à travers la figure d’un père empli d’une profonde déception et qui ne peut se résigner à admettre que son fils unique puisse le trahir en reniant sa religion qu’est le judaïsme.

La réflexion profonde sur la condition d’être né juif et converti chrétien est aussi analysée à travers le prisme de Jean Marie Lustiger et de l’histoire de Jésus Christ nous amène à entamer un travail sur la notion d’origine en changeant notre prisme de réflexion.

L’Eglise comme entité dogmatique est induite dans la fonction papale et dans sa hiérarchie. De plus, l’extrémisme religieux est traité via les réactions d’une partie des populations à la découverte des origines de Jean Marie, mais aussi à l’annonce du départ des sœurs carmélites du camp d’extermination.

La beauté de la religion est à noter à travers son caractère « salvateur » et à travers ses valeurs humanistes.


In fine, ce film donne naissance à de nombreuses réflexions personnelles et laisse le spectateur en proie à une remise en cause de ses croyances, qu’elles soient religieuses ou non.

Cette œuvre ravira toute personne ayant pour doctrine un humanisme enraciné, mais aussi les croyants, qu’importe la religion.


 
 
 

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