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L’offensive terrestre israélienne : entre attentes et inquiétudes.

Dernière mise à jour : 12 nov. 2023

Israël est passé à l’acte, Tsahal a tout récemment débuté son offensive terrestre tant appréhendée par les Occidentaux.

En effet, ces derniers ont voulu retarder cette intervention dans le but de protéger un maximum de vies civiles. Pour cela, différents représentants politiques se sont rendus dans l’Etat juif.

Joe Biden fut le premier à s’être rendu à Tel-Aviv, car il faut le rappeler, les Etats-Unis sont le premier allié de l’état d'Israël.

Le mercredi 18 octobre restera donc une date importante dans l’histoire de la relation américaine

avec le Moyen-Orient. Le chef d’Etat américain avait alors plusieurs rôles à jouer.

Le premier étant bien sûr celui d’un homme qui assure la protection du territoire israélien vis-à-vis du Hamas. Secondement, il devait envoyer un message aux civils palestiniens pour qu’ils comprennent qu’il

pouvait aussi les épauler.

Pour finir, il avait comme volonté d’affermir la confiance des Occidentaux par rapport au risque

d’escalade.

Il semble que ce déplacement fut doublement bénéfique. En effet, le lendemain, le Premier ministre

israélien Netanyahu a annoncé le déploiement d’une aide humanitaire depuis l’Egypte alors même

qu’un état de siège très restrictif était en place. De surcroît, mercredi premier novembre, nous

apprenions sur LCI que des dizaines d’étrangers et de binationaux ont pu traverser pour la toute

première fois le poste-frontière de Rafah pour rejoindre le territoire égyptien.


Visite du Président américain : Joe Biden (à gauche) à Benyamin Netanyahu : le Premier ministre israélien (à droite), le 18 octobre.


Emmanuel Macron s’est lui aussi déplacé le 24 octobre. Bien évidemment, il est allé voir en premier

lieu Netanyahou comme son compère américain. L’objectif était d’apporter un soutien à la fois aux

familles de victimes françaises, mais aussi au peuple israélien. Cependant, contrairement au

président américain, il a pu échanger avec le président de l’autorité palestinienne en Cisjordanie. Il

était important pour lui de rappeler que la vie des palestiniens comptait tout autant que la vie des

israéliens, et même que celle des français. Selon le chef d’Etat français, pour garantir les droits des

palestiniens il faut s’opposer au Hamas et envisager un compromis politique : « prendre des

engagements très clairs contre les groupes terroristes et rouvrir une perspective politique », paroles

exprimées lors de l’échange avec Mahmoud Abbas à Ramallah. Il a également insisté sur la

reconnaissance d’un Etat israélien et d’un Etat palestinien pour arriver à la paix. D’après lui : « Il n’y

aura pas de paix durable s’il n’y a pas la reconnaissance assumée de la part du peuple palestinien et

de ses autorités d'un Etat d'Israël et de l'importance de son existence et de sa sécurité ».




Rencontre entre Emmanuel Macron (à gauche) et Mohammed Abbas (à droite) le 24 octobre.

Il est donc l’heure pour l’armée israélienne d’entrée dans Gaza par le sol et non plus par le

ciel. Hier encore, le secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken rappelait une énième fois qu’Israël

avait le « droit et l’obligation » de se défendre. Le feu est alors finalement passé au vert, mais

l’exercice s’avère compliqué, en partie à cause des tunnels que le Hamas a construit en masse

depuis un certain temps. Ces derniers constituent ce qu’on surnomme : « le métro de Gaza ». Selon

plusieurs sources, on parlerait d’un réseau souterrain de 500 kilomètres pouvant atteindre des

profondeurs jusqu’à 80 mètres. Il y aurait pas moins de 1500 galeries. De plus, les constructions sont

en béton et il y a des éclairages très étendus. Tous ces éléments montrent que ces tunnels sont le

résultat de plusieurs années de travail.


À quoi servent ces tunnels ?


À l’heure actuelle, ils permettent aux soldats du Hamas de se cacher, mais pas seulement puisqu’on

retrouve également des combattants du Jihad islamique. Depuis là, ils attendent les ordres des

commandants qui sont à la surface. Dès 2007, les premières galeries ont été construites pour contrer

le blocus israélien. Elles permettaient de faire circuler des personnes, des biens, mais également des

armes et des munitions. Désormais, on y retrouve des salles, des chambres et des bases militaires.

Tout ce processus rend l’intervention des raids israéliens compliquée puisqu’ils ont des difficultés à

cibler les accès. Les démolitions provoquées par les bombardements israéliens rendent encore plus

complexe la mission de dénichage de l’armée juive. Suivant l’opinion du Général Michel Yakovleff

(ancien vice-chef d’état-major du Shape) : « la tactique du Hamas est de ressurgir par-derrière »

lorsque les combattants israéliens approcheront les entrées des tunnels ou « quand ils vont

s’engager dans les tunnels, de les faire exploser ».




Le 14 janvier dernier, un journaliste russe a pu se rendre dans ces tunnels mais les images nous

parviennent seulement maintenant en occident. Pour Claude Blanche maison, l’ancien ambassadeur

de France en Russie, cela « à des fins dissuasives » pour décourager les alliés d’Israël et qu’ils se

disent « on ne va jamais y arriver ».

Un tout nouveau mode d’opération ?

On pourrait croire que ces tunnels sont une toute nouvelle méthode d’organisation, mais dans

l’histoire certaines armés ont déjà eu recours à ce moyen d’action. Par exemple, l’armée japonaise

lors de la Seconde Guerre mondiale s’est aussi servie d’espaces souterrains à des fins militaires.

C’était sur l’île d’Okinawa lors du conflit qui l’opposait aux américains, c’est d’ailleurs la toute

dernière bataille de la Seconde Guerre mondiale.


Les Etats-Unis avaient déployé environ 1600 navires de guerres qui tiraient en continu sur des cibles

terrestres. L’armée japonaise n’était pas suffisamment équipée pour répondre sur tous les fronts. Les

alliés avaient donc un véritable avantage militaire.

Tout comme le Hamas, ces tunnels ont donc permis au japonais de contrebalancer le rapport de

force. Ils ont cherché à attirer les soldats américains sur la terre pour mieux rivaliser. À la manière du

Japon, le Hamas maîtrise beaucoup mieux son terrain malgré le fait qu’Israël possèdent de

nombreuses informations sur ces tunnels. Les différents investissements technologiques israéliens ne

leur ont pas permis également de détecter tous les tunnels et Tsahal ne sait pas que certaines parties

sont composées de mines explosives.


Soldat du Hamas dans les tunnels de Gaza.


Il est évident que les tunnels japonais ne sont tout de même pas comparables aux tunnels du Hamas

du fait d’une part des moyens plus important dont disposent le groupe terroriste et d’autre du temps

consacré à la construction de ces derniers.


La bataille d’Okinawa fut très sanglante et cela amène à s’interroger sur le sort du conflit actuel.

Selon un grand nombre de consultants, il peut possiblement durer beaucoup plus longtemps que

prévu et pourrait être très meurtrier. Le sort des civils de la Bande de Gaza inquiète aussi la

communauté internationale qui essaie d’œuvrer chaque jour pour arriver à une forme de paix.

Image d’un tunnel japonais à Okinawa.



Matis Bontaz

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